Eglise Sainte Benoîte
L’église de Falvy est un des monuments ruraux les plus importants de l’ancien diocèse de Noyon. Elle possède un chœur, et, au sud, une vaste chapelle de la fin de l’époque gothique ; le reste de l’édifice est roman et se compose d’une nef de cinq travées, d’une tour centrale, et des restes du bras nord du transept, sur lequel s’ouvrait une chapelle carrée de deux travées. L’église entière, sauf peut-être le chœur, était dépourvu de voûtes à l’origine. L’appareil de pierre calcaire, est admirablement dressé.
Le choeur
Le chœur, à pans coupés, s’élève peut-être sur des fondations anciennes ; il aurait ressemblé à celui de Thourotte. Quoi qu’il en soit, il était profond, étant donnée la profondeur de la chapelle qui s’ouvre sur le transept : elle est aussi large qui celui-ci et ne garde de l’époque romane qu’une fenêtre à l’est ; encore le cordon qui règne sous cette fenêtre est-il un larmier gothique. Cette baie est en plein cintre, longue et étroite, ébrasée au dehors comme au dedans, et surmontée d’une archivolte ornée d’une suite d’angles, absolument comme : Epénancourt et Voyennes. La corniche à modillons qui couronne la chapelle n’est pas romane, mais, semblable à celle du chœur, elle appartient à la même époque.
La tour
La Tour paraît être un peu plus ancienne que la nef ; la chœur et le transept l’étaient sans doute aussi. A l’origine cette tour formait lanterne ; pendant ou peu après la construction de la nef, elle reçut une voûte d’ogives. Cette tour, carrée du haut en bas, repose sur quatre piliers de même pan et sur quatre arcs simples en tiers-point sans moulure. Au dessus de ces arcs, au nord et au sud des fenêtres en plein cintre, ébrasées et dépourvues de tout ornement, s’ouvraient au-dessus des toits du transept pour éclairer la lanterne. Celle-ci devait être séparée par un plancher de l’étage supérieur formant clocher. Sur chaque face de ce dernier s’ouvre une large baie en plein cintre, subdivisée en deux petites arcades de même tracé. Leurs retombées reposent sur trois colonnettes, et deux autres plus petites garnissent chaque piédroit de la grande baie. Cette dernière est à deux voussures ornées de tores, avec une archivolte à billettes dont les retours horizontaux forment cordon. Le tympan de chaque baie est percé d’un petit oculus serti de sculpture. Au sud, les tores des voussures et même les fûts des colonnettes des piédroits sont ondulés en zig-zag, comme au clocher de Nouvion-le-Vimeux. Un large cordon formé d’un tore, d’un cavet, d’un bandeau et d’un talus, passe au dehors sous les baies supérieures du clocher. La corniche se compose d’une tablette de même profil portée sur des modillons variés, à moulures, billettes et figurines.
La nef
La corniche de la nef est semblable. Les fenêtres de cette nef sont en plein cintre et très légèrement ébrasées au dehors, et leurs archivoltes prolongées en cordon se composent d’une moulure à trois pans dont le pan inférieur est orné de fleurettes espacées à quatre pétales pointus. Sous les fenêtres règne un solin en talus qui protégeait les toits des bas-côtés aujourd’hui disparus. Les arcades sont en tiers-point, à double voussure ; les piliers, simplement rectangulaires, ont des bases attiques et des impostes formées d’un tore, d’un cavet, d’un onglet et d’un bandeau.
Les Portails
La façade occidentale est la partie la plus riche du monument. De même qu’à Nesle. La partie centrale a un grand portail surmonté d’une grande fenêtre, et un seul portail latéral correspond au bas-côté nord. La grande fenêtre est en tiers-point à triple voussure. Le premier encadrement est ébrasé et garni d’un tore qui sertit le vitrail, comme à Dommartin ; les deux autres encadrements ont une voussure garnie d’un tore et des piédroits renforcés de colonnettes indépendantes. L’arc est encadré d’une archivolte évidée en cavet, dont la pointe coupe le larmier qui règne sous le pignon en retrait. Sous la fenêtre, une ligne horizontale plus puissante est formée par un cordon composé d’un quart de rond très accentué et d’un larmier. Les deux portails sont en plein cintre. Le grand a trois voussures retombant sur des colonnettes indépendantes ; le petit à deux retombant sur la même colonnette. Chaque voussure est profilée en tore et cavet, mais à la seconde dans le petit portail, à la deuxième et à la quatrième dans le grand, le tore est percé d’une suite de petits trous carrés. L’archivolte du grand portail est décorée du même ornement et d’une suite de belles feuilles d’acanthe formant larmier comme à Becquigny. L’archivolte du petit portail semble avoir été un larmier assez simple. Les tailloirs ont sous leur bandeau un tore et une gorge profonde ; les chapiteaux élégamment galbés ont de superbes feuilles d’acanthe recourbées en volutes ; ceux du petit portail sont plus simples. Les bases attiques sont légèrement déprimées et les fûts sont indépendants. Ceux du grand portail sont en deux pièces reliées aux piédroits par des bagues, dont le profil est analogue à celui des bases. Les angles des piédroits sont de plus profilés en forme de colonnettes plus minces, couronnées de chapiteaux à feuilles pleines avec côté perlée. Le tympan du grand portail a été détruit ; celui du petit est entièrement lisse et formé presque en totalité d’un large linteau.
Les Bas Côtés
Les bas-côtés, comme beaucoup d’autres monuments de la région, ont entièrement disparu, et manquaient non seulement de voûtes, mais d’arc doubleaux. Le demi pignon qui subsiste de celui de l’ouest offre de plus une particularité singulière. On n’y voit pas trace d’arrachement de l’ancien mur latéral, et cet exemple pourrait justifier une opinion émise par M. le chanoine Müller et admise par M. Anthyme Saint Paul, c’est que certaines églises rurales de l’Ile-de-France au XIIième siècle n’avaient que des collatéraux en charpente.
La Chapelle Nord
La Chapelle latéral nord, de deux travées inégales, avait une voûte reposant sur des culs-de-lampe à personnages, mais entièrement moderne. En dehors de la fenêtre romane dont il a été question plus haut, elle est éclairée du côté nord par une fenêtre flamboyante refendue par un meneau.
La Chapelle Sud
Vis-à-vis de cette chapelle nord s’en élève une autre de gracieuse proportions, de dimensions spacieuse, orientée vers le midi et composée d’une travée droite et de cinq pans coupés. Sa voûte à dix-huit branches d’ogives, malheureusement écroulée, retombait sur les dais de niches, dont les uns sont de pur style flamboyant, et les autres tout à fait renaissance. Les culs-de-lampe de ces niches surmontent des colonnettes engagées comme celle de la voûte du chœur. Sous les six fenêtres dépourvues de meneaux court un bandeau. La piscine se trouve sur l’un des pans de l’est, ce qui prouve que l’autel était orienté régulièrement, et non placé au fond de la chapelle. Tracée en anse de panier, son archivolte ornée de crochets a été bûchée en 1888, lors d’une restauration à grand renfort de plaques de marbre, qui avait défiguré l’intérieur de cette partie du monument. Haut de page